L’enture, un classique de la restauration
L’enture consiste à adapter un nouveau manche sur lequel s’encastre la tête originale. C’est une solution idéale lorsque le manche est cassé ou trop étroit.
Il fut un temps où elle consistait en une véritable modification de l’instrument, avant de devenir technique de restauration. En effet, le violon que nous connaissons aujourd’hui a subi certaines modifications dont l’une est l’allongement du manche. Bien peu de Stradivari ont conservé leur manche d’origine. Les luthiers du 19ème siècle ont recoupé les manches originaux et les ont remplacés afin d’adapter le violon aux nouvelles exigences techniques et stylistiques du musicien.
Enture de A à Z sur le violon « Comte de Cabriac » de Giuseppe Guarneri (1711) appartenant au Maestro Francesco D’Orazio.
Avant l’invention de l’enture, beaucoup d’instruments ont vu leur manche totalement substitué, tête comprise. Si tant d’instruments ont eu la tête coupée, ce n’est pas à cause de la révolution! Quand l’enture est devenue pratique courante, le manche jusqu’alors collé et cloué aux éclisses (la ceinture d’érable unissant le fond et la table) a commencé à être enclavé, en prenant soin de respecter un angle précis et plus important que celui créé par la touche des instruments baroques. De ce fait, le violon “moderne” est soumis à une pression supérieure, augmentant ainsi la puissance sonore. Cette modification radicale a conduit à adapter une barre d’harmonie plus longue et plus robuste et un chevalet plus résistant.
M. Menanteau, Rome 2010
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